Ce motif de consultation apparemment banal et plus fréquent chez l’homme (« docteur, je ne sens rien quand je me rase ») est en fait très inquiétant.
Cette anesthésie est due à un envahissement du nerf dentaire inférieur par un processus tumoral et ce nerf est rapidement comprimé car il est situé dans un canal creusé dans le maxillaire inférieur, en grande partie osseux, donc inextensible.
Il faut en premier lieu chercher une hémopathie aiguë, comme une leucémie aiguë ou un lymphome B de haut grade ( lymphome de Burkitt en particulier). Le frottis sanguin, le dosage des LDH et de la béta 2 microglobuline, le myélogramme ou la biopsie d’une éventuelle adénopathie vont rapidement orienter le diagnostic.
Il peu également s’agir de métastases d’un cancer, en particulier mammaire chez la femme. La connaissance du cancer primitif, le dosage des marqueurs tumoraux, le scanner thoraco-abdominal sont les premiers éléments de débrouillage.
Exceptionnellement le signe de la houppe du menton peut être lié à une pathologie inflammatoire bénigne, mais l’attitude pratique est de ne pas minimiser ce symptôme et de rechercher activement une pathologie néoplasique.