Sa réapparition chez l’enfant ou chez l’adulte s’observe dans les cancers du foie et du testicule.
Au cours de la grossesse elle est retrouvée dans le sang maternel à une concentration significative jusqu’à la 32e semaine puis diminue.
Indications :
• Recherche d’un cancer testiculaire suspecté devant une augmentation de volume des bourses, une gynécomastie, une douleur testiculaire aiguë.
• Recherche d’un hépatocarcinome devant un gros foie.
• Recherche d’un hépatocarcinome chez un patient suivi pour cirrhose hépatique ou pour hépatite chronique B.
• Recherche prénatale d’une trisomie 21.
• Recherche d’une non-fermeture du tube neural.
Prélèvement :
Sang veineux sur tube sec.
Valeurs usuelles :
• Chez l’adulte :
< 20 ng/mL (< 20 mg/L)
• Chez l’enfant à la naissance :
10 000 à 100 000 ng/mL
• Décroissance très rapide en quelques semaines. Les taux de l’adulte sont atteints vers l’âge de 8 mois.
• Chez la femme enceinte (32e semaine) :
< 300 ng/mL
Interprétation :
Hépatocarcinomes :
L’AFP est un marqueur d’hépatocarcinome. Une élévation permanente > 400 ng/mL s’observe dans 70 % de ces tumeurs.
Le dosage est peu sensible car 10 à 30 % des hépatocarcinomes sont peu ou pas sécrétants. Il n’est pas spécifique car de franches élévations (inférieures, il est vrai, à 400 ng/mL) s’observent au cours des hépatites chroniques et des cirrhoses non compliquées de carcinome.
En revanche le dosage de l’AFP est un bon élément de surveillance après exérèse de la tumeur. Une diminution franche est le témoin d’un traitement efficace.
Une remontée est le signe d’une reprise évolutive.
Cancers du testicule :
Devant un gros testicule une élévation de l’AFP > 400 ng/mL associée à une élévation des bêta-hCG (β-hCG) est en faveur d’une tumeur non séminomateuse du testicule.
Le dosage de l’AFP est surtout important pour le suivi thérapeutique.
La guérison ne peut être affirmée que si l’AFP revient à des valeurs usuelles. Toute élévation évoque une récidive.
Tumeurs germinales du testicule :
Les tumeurs germinales du testicule (plus de 90 % des cancers du testicule) sont des cancers de l’homme jeune, et comprennent d’une part des séminomes (traités par radiothérapie), et d’autre part des tumeurs embryonnaires (relevant de la chimiothérapie).
Autres cancers :
L’AFP est élevée (généralement de façon modérée) dans beaucoup de cancers : cancers ovariens surtout, mais aussi cancers du pancréas, de l’estomac ou des bronches (même en l’absence de métastases hépatiques).
Dépistage des malformations foetales au cours de la grossesse :
En cas de malformations du tube neural (spina-bifida aperta, anencéphalie), l’AFP augmente de façon très importante dans le liquide amniotique recueilli par amniocentèse précoce entre la 14e et la 17e semaine. Ce dosage s’impose en cas d’antécédents familiaux et chez les femmes ayant eu un enfant atteint de l’une de ces malformations.
La mesure de l’AFP plasmatique associée à celle de la fraction libre de la β-hCG, la PAPP-A (pregnancy associated plasma protein A), éventuellement de la fraction non conjuguée de l’estriol entre la 14e et la 17e semaine d’aménorrhée, permet d’évaluer le risque de trisomie 21, la plus fréquente des anomalies chromosomiques.
Le risque de trisomie est signalé par une augmentation de l’hCG et une diminution de l’AFP.
Le dosage de ces marqueurs associé à la mesure de la clarté nucale en échographie, permet d’évaluer le risque de trisomie. Ce risque est calculé par un logiciel prenant en compte, outre les valeurs trouvées, l’âge de la femme, son poids, le tabagisme. Lorsqu’il est ≥ 1/250, une amniocentèse est proposée.