Les autoanticorps anti-ADN natif (ADNn) (ou ADN double brin) sont retrouvés très fréquemment au cours du lupus érythémateux aigu disséminé (LEAD). Leur recherche contribue au diagnostic et au suivi de la maladie.
Indications :
Recherche et suivi d’un LEAD suspecté sur un érythème « en aile de papillon », une photosensibilité, une polyarthrite chronique non érosive, une pleurésie, une péricardite, une protéinurie, une anémie hémolytique.
Prélèvement :
Sang veineux sur tube sec.
Valeurs usuelles :
Les seuils de sensibilité sont exprimés différemment selon la méthode de recherche utilisée.
Test de Farr (RIA en phase soluble utilisant de l’ADN radiomarqué au 14C) :
négatif si < 20 UI/mL (< 20 %, pourcentage d’ADN précipité)
Immunofluorescence indirecte sur Crithidia luciliae (IFCL) :
négatif si < 1/20 (en dilution du sérum utilisé)
Elisa (utilisant des microcupules recouvertes d’ADNn) :
négatif si < 1/30 UI/mL
Interprétation :
La présence d’anticorps anti-ADN double brin est très caractéristique du LEAD. Les titres les plus élevés (> 200 UI) correspondent aux formes polyviscérales et aux formes avec atteinte rénale, les titres les moins élevés aux formes articulaires et cutanées. Le test reste négatif dans les lupus médicamenteux.
Le titre des anticorps est bien corrélé avec les poussées de la maladie : élevé pendant les périodes d’exacerbation, diminuant sous l’influence du traitement.
Lupus érythémateux aigu disséminé (LEAD) :
Le LEAD est une maladie auto-immune systémique évoluant par poussées, frappant préférentiellement les femmes aux alentours de 30 ans.
La maladie associe de façons diverses des troubles cutanés (photosensibilité, vespertilio, lupus discoïde), une polyarthrite chronique bilatérale et symétrique, une péricardite ou une pleurésie, des troubles neuropsychiatriques, une glomérulonéphrite, une anémie hémolytique.
L’évolution est variable ; certaines formes, graves, se compliquent de lésions rénales et neurologiques, d’autres restent bénignes.
Les anticorps anti-ADN natif sont positifs à un taux élevé ; la présence d’anticorps anti-Sm ou anticardiolipine est fréquente.