Fièvres éruptives dues à des bactéries du genre Rickettsia transmises à l’homme par un arthropode vecteur. On distingue 3 grands groupes : typhus, boutonneux et extrême-oriental.
Laboratoire :
Mise en évidence des IgM spécifiques de chaque groupe par immunofluorescence indirecte. La confirmation du diagnostic est obtenue par deux prélèvements sérologiques à 10 jours d’intervalle. En pratique, les signes cliniques et le contexte épidémiologique suffisent à évoquer le diagnostic et débuter le traitement.
Traitement :
– Symptomatique :
• Hydratation (PO ou IV si le malade ne peut pas boire)
• Fièvre : paracétamol PO. L’acide acétylsalicylique (aspirine) est contre-indiqué à cause du risque hémorragique.
– Antibiothérapie 1 pendant 7 jours ou jusqu’à 2 jours après la disparition de la fièvre :
doxycycline PO (sauf chez l’enfant de moins de 8 ans et la femme enceinte ou allaitante)
Enfant de plus de 8 ans : 100 à 200 mg/jour en une ou 2 prises
Adulte : 200 mg/jour en une ou 2 prises ou chloramphénicol PO (sauf chez la femme enceinte ou allaitante)
Enfant : 50 à 75 mg/kg/jour à diviser en 3 prises
Adulte : 2 g/jour à diviser en 3 prises
– Chez la femme enceinte ou allaitante :
josamycine PO 2 : 3 g/jour à diviser en 3 prises pendant 8 jours
– En cas de typhus épidémique, la doxycycline PO 200 mg en une prise unique est le traitement de choix mais expose à un risque de rechutes.
Remarque : la doxycycline est habituellement contre-indiquée chez l’enfant de moins de 8 ans et chez la femme enceinte ou allaitante. Cependant, l’administration d’une prise unique ne devrait pas, en principe, induire d’effets indésirables. S’informer du protocole national.
Prévention :
– Typhus épidémique : lutte contre les poux de corps.
– Typhus murin : lutte contre les puces puis contre les rats.
– Fièvres boutonneuses : éviter les piqûres de tiques par le port de vêtements et l’utilisation de répulsifs.
– Typhus des broussailles : utilisation de répulsifs, doxycycline PO en chimioprophylaxie (à titre indicatif, 200 mg par semaine en une prise chez l’adulte).
1* Contrairement aux borrélioses, l’antibiothérapie n’entraîne pas de réaction de Jarish-Herxheimer. Cependant, la distribution géographique des borrélioses et des rickettsioses étant parfois la même, une réaction est possible du fait de cette association.
2* Seuls certains macrolides sont utilisables. L’érythromycine est inefficace.
Signes cliniques :
– Les différentes formes associent des signes communs :
• Fièvre supérieure à 39°C de début brutal avec céphalées intenses et myalgies.
• 3 à 5 jours après : apparition d’un exanthème généralisé (voir ci-dessous).
• Hypotension, pouls rapide non dissocié (inconstants).
• Tuphos associant obnubilation, confusion et asthénie extrême, surtout marqué dans les typhus.
• Escarre d’inoculation (tache noire) : lésion croûteuse indolore cernée d’un halo érythémateux au point de piqûre. A rechercher systématiquement car elle permet une orientation diagnostique.
• Signes extra-cutanés variables d’une forme à l’autre, peu typiques et inconstants (voir ci-dessous).
– Les complications peuvent être graves, parfois mortelles : encéphalite, myocardite, hépatite, insuffisance rénale aiguë, hémorragie, etc.
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