ATTEINTE ASSOCIÉE DU LIGAMENT COLLATÉRAL MÉDIAL :
Elle est fréquente (24 %).
Synonyme :
Tibial collateral ligament tear.
Définition :
C’est la distension ou la rupture des deux faisceaux (superficiel et profond) du ligament, secondaire à un stress en valgus. En général la rupture est haute, à l’insertion fémorale.
Clinique :
Douleur interne en valgus (grade I) avec laxité (grade II et III) en extension et surtout à 20° de flexion. Une laxité interne en extension se voit en cas de rupture du LCA et du LCM. Une rupture isolée du LCM ne donne pas de laxité interne en extension.
IRM :
DP FS axiale et coronale.
Épaississement et hypersignal du ligament ± interruption des fibres .
La classification est la suivante :
– grade I : hypersignal non liquidien des tissus mous et du LCM qui est épaissi;
– grade II : hypersignal T2 dans le LCM mais le tendon reste continu, pas de rétraction;
– grade III : solution de continuité du LCM et rétraction proximale ou distale.
Évolution :
La guérison est la règle, même dans les stades évolués, lorsqu’il s’agit d’une lésion isolée.
Traitement :
La rupture du LCM associée à celle du LCA relève de la reconstruction du LCA ± réparation du LCM.
Diagnostic différentiel
LUXATION PATELLAIRE LATÉRALE :
Elle est souvent réduite lorsque le sujet se présente à l’IRM.
Elle peut être aiguë, macrotraumatique ou en rapport avec une insuffisance rotulienne objective (IRO) et entraîner une instabilité rotulienne récidivante.
Clinique :
Mécanisme : valgus flexion rotation externe. La rotule se luxe en dehors et l’aileron rotulien interne (rétinaculum patellaire médian, RPM) se rompt. Il existe une hémarthrose.
Radiographie standard :
Rechercher les fractures associées (crête rotulienne médiane, berge externe de la trochlée).
IRM :
Elle permet de corriger un faux diagnostic d’entorse interne récidivante : l’atteinte de la partie postérieure du RPM dont l’insertion se confond avec celle du LCM peut simuler une entorse du LCM sur les coupes coronales notamment. Trois signes permettent de porter, a posteriori , le diagnostic de luxation rotulienne, les coupes axiales sont les plus intéressantes :
– contusion en hypersignal de la facette rotulienne interne;
– hypersignal du RPM, plus antérieur que le LCM. Les coupes coronales postérieures montrent la normalité du LCM;
– contusion de la berge trochléenne externe.
Traitement :
Immobilisation en légère flexion 4-6 semaines.
OEDÈME :
Un oedème autour du LCM peut se rencontrer dans l’arthrose, un simple traumatisme récent, une lésion du MM ou une expulsion arthrosique, voire un syndrome douloureux rotulien.
Ce signe n’est donc pas spécifique d’une entorse du LCM.
ATTEINTE ASSOCIÉE DU LIGAMENT COLLATÉRAL LATÉRAL :
Synonymes :
Lateral collateral ligament tear, fibular collateral ligament tear.
Définition :
Distension ou rupture partielle ou complète du LCL après un stress en varus ± associée à une rotation externe.
Clinique :
Douleur postérolatérale avec laxité en varus. Il existe une instabilité rotatoire postérolatérale si d’autres structures du PAPE sont lésées. Épanchement intra-articulaire en cas de lésion intra-articulaire (le LCL est extra-articulaire et non adhérent au ménisque latéral).
IRM :
DP FS coronale et axiale ± sagittale. La classification est la même que pour le LCL.
Hypersignal des fibres qui sont plus ou moins discontinues et épaissies. La rupture est plutôt proximale.
Évolution :
Les lésions du LCL guérissent plus lentement que celle du LCM. Les phases et étapes de la cicatrisation sont les mêmes pour tous les ligaments :
– stade 1 : inflammatoire (3 premiers jours). Les fibroblastes produisent du collagène type III;
– stade 2 : réparation et régénération (6 semaines). Le collagène de type I remplace le type III;
– stade 3 : remodelage (jusqu’à 1 an après le trauma).
Traitement :
Rupture isolée : conservateur (attelle en extension 2 semaines).
En cas de lésion associée : chirurgie réparatrice.