* Ils possèdent un potentiel évolutif commun classiquement non déficitaire, ce qui les oppose aux délires schizophréniques
* Ils surviennent généralement sur une personnalité mature de 30 à 50 ans
* Trois délires chroniques : délire paranoïaque ; psychose hallucinatoire chronique ; paraphrénies
* Délires paranoïaques : Ce sont les délires les plus systématisés où le mécanisme délirant interprétatif est prédominant
* Hypertrophie de moi => Prosélytisme = fanatisme ; intolérance
* Le paranoïaque est un colosse au pays d’argile -> vulnérabilité profonde de la personnalité dissimulée derrière la carapace caractérielle agressive et rigide
* Idée de référence : tendance à interpréter les incidents fortuits et les comportements d’autrui comme directement en relation avec soi même (délire interprétatif)
Délires paranoïaques :
+ Personnalité prémorbide : personnalité paranoïaque sthénique ; Exception : personnalité sensitive de Kretschmer (le sujet n’est ni sthénique, ni sûr de lui). Dans les délires d’interprétation, la personnalité prémorbide est inconstante.
+ Facteurs décompensants : le plus souvent évènement à forte charge émotionnelle. Dans le délire d’interprétation, le processus délirant paraît le plus souvent endogène.
+ Élaboration délirante : ils sont les plus systématisés de tous les délires chroniques. Ils sont cohérents de construction logique (paralogique) ; convainquant (délire induit). L’adhésion au délire est totale. La pensée paralogique est élaborée à partir de faits réels (interprétation) ou qui trouve son origine dans la subjectivité du sujet (intuition).
PERSONNALITÉ :
– Méfiance
– Hypertrophie du moi
– Psychorigidité
– Fausseté du jugement
– Absence de tendresse
DÉLIRES PASSIONNELS :
– Développement en secteur (le délire s’exprime en un seul domaine)
– Il débute par une brusque intuition délirante puis le délire s’enrichit d’interprétations délirantes.
– Il existe 3 types de délires passionnels :
* Délires de préjudice ou de revendication (quérulents processifs) -> mécanisme intuitif et interprétatif
* Délire de jalousie (début insidieux et progressif) ; le sujet est convaincu d’être trompé par son partenaire sex
* Érotomanie : illusion délirante d’être aimé ; passe par une phase d’espoir -> dépit -> rancune.
DÉLIRE D’INTERPRETATION :
– Décrit par Sérieux & Capgras
– Son mécanisme central est l’interprétation ; début progressif
– Les thèmes de délirants sont : le préjudice, la malveillance et parfois la mégalomanie.
– Ce délire se développe en « réseau » ; il ne croît pas au hasard ; interprétation du moindre évènement qui est rattaché à son système délirant.
– Conviction délirante absolue, inébranlable
– Parfois association d’intuition ou d’illusions
– Les phénomènes hallucinatoires sont rarissimes
– L’évolution spontanée est l’essoufflement du délire ; parfois ponctuée par des moments féconds avec réactivation du délire
DÉLIRE SENSITIF DE RELATION :
– Décrit par Kretschmer
– Mécanisme interprétatif ; personnalité paranoïaque de type sensitif
– Se développe souvent à la suite d’un évènement vécu comme pénible ou humiliant
– Délire dit de « référence » ; le sujet est convaincu que son entourage complote contre lui, on le méprise, on se moque de lui…
– Pas de réaction agressive ; il intériorise (asthénique) -> dépression
Psychose hallucinatoire chronique :
* Elle survient généralement chez les femmes d’âge moyen (30 à 50 ans)
* Personnalité sensitive ou psychasthénique : tendance au scrupules ; inhibition affective ; difficulté à prendre une décision introspection douloureuse.
* Le début est souvent brutal : épisode délirant aigu riche en hallucinations un automatisme mental constitué ; sensation cénesthésiques pénibles
* Période d’état : le sujet élabore un délire plus ou moins systématisé dont le but est de « rationaliser » les phénomènes hallucinatoires perçus (troubles du cours de la pensée). Le patient croît qu’il est sous le contrôle d’une force extérieure… (syndrome d’influence).
* Les hallucinations psychosensorielles sont essentiellement auditives
* le thème dominant est la persécution. Le patient persécuté réagit de façon passive voire dépressive (le contraire du paranoïaque).
* L’adaptation sociale du sujet reste longtemps préservée mais l’évolution démentielle est possible à terme (rupture progressive avec la réalité). Le traitement neuroleptique peut entraîner une rémission complète ou un enkystement du délire.
Paraphrénie :
* Se caractérisent par leur rareté, leur début tardif (35 à 45 ans), leur organisation peu systématisée, la prédominance des phénomènes imaginatifs avec des thèmes de grandeur et fantastique.
* Le début est souvent progressif et lent ; le sujet développe un retrait affectif
* La phase d’état est caractérisée par un délire riche imaginatif et fantastique
– La paraphrénie imaginative -> peu hallucinatoire ; fabulation enrichie par la lecture, la discussion… ; les thèmes sont la mégalomanie, la filiation et la richesse.
– La paraphrénie fantastique se compose de délire de mécanisme hallucinatoire et imaginatif. Les hallucinations sont riches (auditive, automatisme mental). Le thème est fantasmagorique, cosmogoniques. Euphorie.
* A long terme et en absence de traitement, le délire à une tendance spontanée à s’enkyster ; parfois évolution vers une dissociation schizophrénique. Dépression.