Acnés

Attention :

• L’acné juvénile est dite polymorphe car elle associe plusieurs lésions élémentaires : les co­médons (ou points noirs), les microkystes (ou comédons fermés), les papules (inflammation aseptique des microkystes), les pustules folliculaires.

• Elle touche 80 % des adolescents mais seulement 10 % d’entre eux nécessitent un traitement médical.

• Les lésions sont secondaires à un trouble fonctionnel du follicule pilo-sébacé (séborrhée, rétention, inflammation).

• L’évolution spontanée se fait vers la guérison mais les délais sont très variables (de 6 mois à 20 ans !).

• Le choix thérapeutique dépend du type d’acné (rétentionnelle, inflammatoire), de son in­tensité, de son étendue.

• Les acnés graves se caractérisent par la présence d’abcès, de macrokystes folliculaires ou de nodules suppuratifs. Elles sont du ressort du spécialiste.

Acnés
Acnés

• En cas d’acné chez une personne d’âge mur, il faut éliminer une cause secondaire (corti­cothérapie par voie générale, barbituriques, vitamine B12, dérivés halogénés, exposition professionnelle aux hydrocarbures et au chlore).

• L’isotrétinoïne par voie orale (CURACNE) doit être réservée aux acnés graves ou résistant au traitement local correctement mené. L’association per os de CURACNE et de cyclines est contre-indiquée.

• A éviter : les savons décapants soufrés ou acides (l’acné n’est pas une maladie infectieuse), les cosmétiques comédogènes, le soleil, l’automanipulation des lésions, les régimes.

• L’AFSSAPS a édité en 2008 des recommandations pour le traitement de l’acné. Ce document est consultable sur : http://www.sfdermato.com/doc/ACNE_RECO.pdf

Traitement :

Ordonnance n° 1 : acné rétentionnelle (comédons, microkystes)

— Pour la toilette du visage matin et soir, pain dermatologique ou SEBIUM gel mous­sant.

— Le matin après la toilette, appliquer TOLERIANE crème ou HYSEKE émulsion.

— Le soir, 10 minutes après la toilette sur une peau bien sèche, appliquer sur toutes les zones d’acné : RETACNYL 0,025 [trétinoïne] ou DIFFERINE [adapalène]. En cas d’irritation, espacer les applications.

Traitement pour 3 mois.

En cas d’irritation, espacer les applications (une application tous les 2 ou 3 jours) puis revenir progressivement à la fréquence initiale.

Une poussée pustuleuse peut survenir dans les 15 premiers jours.

On ne jugera de l’efficacité du traitement qu’après un mois d’applications régulières.

Ordonnance n° 2 : acné inflammatoire (papules, pustules)

— Idem ordonnance n° 1 pour les savons et les crèmes anti-irritantes.

— Tous les soirs, 10 minutes après la toilette et le séchage, appliquer sans frotter sur les zo­nes d’acné : EFFACNE 5 ou CUTACNYL 5 ou ECLARAN 5 [peroxyde de benzoyle].

Traitement pour 3 mois.

Les risques d’irritation cutanée sont les mêmes que pour l’ordonnance n° 1. Si mauvaise tolé­rance, espacer les applications.

Ordonnance n° 3 : acné modérée chez une femme jeune désirant une con­traception

— Ordonnance n° 1 ou n° 2.

— Ajouter : DIANE 35 ou LUMALIA [cyprotérone, éthinylestradiol] ou TRIAFEMI [norgestinate, éthinylestradiol].

L’amélioration est perceptible à partir du 3e ou 4e cycle menstruel. La prise en charge de cette contraception orale ne diffère pas des autres pilules oestroprogestatives (surveillance clinique, biologique, consultation gynécologique). A noter l’absence d’AMM comme contraceptif pour DIANE et LUMALIA et l’absence de remboursement par la sécurité sociale.

Ordonnance n° 4 : acné du visage importante ou résistante aux traitements précédents, acné profuse et inflammatoire du dos

TETRALYSAL [lymécycline], 1 gélule 2 fois par jour pendant 3 mois, en dehors des repas, ou TOLEXINE 100 [doxycycline], 1 gélule par jour pendant 3 mois, pendant les repas et au moins une heure avant le coucher.

— Traitement local : idem ordonnance n° 1.

L’exposition au soleil est à éviter pendant la durée de ce traitement (phototoxicité des cycli­nes).

Contre-indications : grossesse, allaitement, enfant de moins de 8 ans.

Une évaluation du traitement doit être faite au troisième mois. Si l’amélioration est nette, le trai­tement local est à poursuivre en espaçant les applications, sinon, un renforcement thérapeutique est possible sous forme d’association des différentes thérapeutiques citées.