Attention :
• Toute péricardite peut se compliquer de tamponnade.
• La péricardite aiguë virale peut récidiver à court terme.
• Associer à l’aspirine ou à l’anti-inflammatoire per os un protecteur gastrique.
Clinique :
— Douleur thoracique prolongée, continue, non déclenchée par l’effort, augmentée par l’inspiration profonde ou le décubitus dorsal, soulagée par la position assise, insensible à la trinitrine.
— Dyspnée modérée.
— Contexte grippal dans les jours précédents, fièvre.
— L’examen recherche, outre le frottement péricardique pathognomonique, des signes de mauvaise tolérance +++ : dyspnée importante, signes d’insuffisance cardiaque droite (distension jugulaire, reflux), pouls paradoxal diminuant d’amplitude à l’inspiration.
— Signes orientant vers une cause non virale (pleurésie, cancer…).
Électrocardiogramme :
— Sous-décalage de PQ, sus-décalage diffus concave en haut de ST sans image en miroir, microvoltage en standard, alternance électrique (amplitude variable des QRS).
— Parfois troubles du rythme auriculaire type AC/FA.
— Evolution : retour à la ligne iso-électrique de ST, aplatissement puis négativation de T.
— Normalisation pouvant prendre plusieurs mois.
Radiographie thoracique :
— Normale en cas de petit épanchement, elle permet surtout de chercher une anomalie associée (adénopathie, pleuro-pneumopathie).
— Dans les gros épanchements, silhouette en carafe ou en théière.
Échocardiographie :
— Clef du diagnostic positif (avec le syndrome inflammatoire biologique)
— En cas de petit épanchement, diagnostic différentiel parfois difficile avec des franges graisseuses péricardiques (utilité éventuelle du scanner ou de l’IRM).
— Pris en défaut en cas de péricardite sèche.
— Il faut répéter l’examen au cours de l’évolution +++.
Enquête étiologique :
— Péricardite virale : contexte de virose épidémique, évolution favorable sous aspirine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
— Les autres causes sont diagnostiquées par les examens appropriés : intradermoréaction à la tuberculine, radios, scanner thoracique, recherche d’une connectivite…
Ordonnance n° 1 : péricardite aiguë virale
— Repos et arrêt de travail.
— ASPEGIC 1000 [acétylsalicylate de DL] ou PH 8 : 3 fois par jour au cours des repas, ou SURGAM [acide tiaprofénique] 3 à 6 cp par jour.
— Eventuellement associés à CYTOTEC [misoprostol] 2 cp par jour, ou oméprazole 20mg par jour.
Ordonnance n° 2 : péricardite aiguë traînante
— Avis spécialisé.
— La corticothérapie sera envisagée après avoir éliminé formellement une autre cause.
Ordonnance n° 3 : péricardite mal tolérée, tamponnade
— Hospitalisation en urgence pour drainage chirurgical ou ponction sous échographie.
— Drogues inotropes positives et remplissage vasculaire.