SIGNES CLINIQUES:
* élévation brutale de la tension artérielle.
* prendre et reprendre la tension après un repos, avec un brassard adapté, au calme, allongé pendant 20 minutes.
– se méfier:
– des fausses crises hypertensives réactionnelles à un stress quelconque comme un épistaxis.
– d’un effet « blouse-blanche », d’une douleur ou d’une angoisse.
* urgence hypertensive:
– diastolique > 130 mmHg, systolique > 230 mmHg.
– encéphalopathie hypertensive:
– céphalées intenses, troubles visuels, troubles de la vigilance évoluant vers syndrome confusionnel, Babinski +, parfois coma et crises convulsives.
– troubles digestifs: nausées, vomissements.
– rechercher des signes d’insuffisance ventriculaire gauche (OAP) ou de cardiopathie ischémique, d’éclampsie, d’AVC.
* poussée hypertensive:
– pas de signe de souffrance viscérale mais risque d’aggravation de certaines pathologies cardiovasculaires ou neurovasculaires.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:
* fausse hypertension du sujet âgé par incompressibilité de la paroi artérielle par médiacalcose.
* si encéphalopathie hypertensive:
– hémorragie méningée.
– accident vasculaire cérébral.
– hypertension intracrânienne.
ETIOLOGIE:
* hypertension maligne essentielle.
* arrêt brutal d’un traitement antihypertenseur (Catapressan en particulier).
* prise de sympathomimétiques, d’alcool, tricycliques, AINS, toxiques (cocaïne, crack,…), corticoïdes.
* coarctation de l’aorte, sténose de l’artère rénale.
* éclampsie.
* au cours d’un IDM, d’une dissection aortique, glomérulonéphrite aiguë, d’un OAP, d’un A.V.C.: mais cause ou conséquence ?
* phéochromocytome:
– palpitations + crises sudorales + poussées hypertensives + céphalées.
– élévation des cathécolamines urinaires > 300 μg/24 h.
– faire tomodensitométrie abdominale, scintigraphie au MIBG.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES:
* si poussée hypertensive:
– aucun.
* si urgence hypertensive:
– scope, SpO².
– ECG: hypertrophie ventriculaire gauche, troubles de la repolarisation, signes d’ischémie.
– bandelettes urinaires: protéinurie, hématurie.
– fond d’oeil: stade II ou III (oedèmes + exsudats + hémorragies).
– ionogramme sanguin (hypokaliémie ?), créatininémie, NFS, glycémie.
TRAITEMENT:
* calmer la douleur et l’anxiété.
* si poussée hypertensive asymptomatique:
– aucun traitement le plus souvent.
* si HTA et souffrance cérébrale:
– ne pas faire baisser la tension artérielle sauf si elle est très sévère.
* si HTA et dissection aortique ou éclampsie:
– faire baisser la tension artérielle aux alentours de 120 mmHg.
* dans les autres cas:
– faire baisser progressivement la tension artérielle (25% de leurs valeurs initiales) car risque d’ischémie cérébrale.
* selon le contexte pathologique et le lieu de prise en charge:
– voie orale:
– Loxen 20: 2 comprimés per os.
– ou Lopril sublingual: 25 mg à répéter éventuellement, 12,5 mg si personne âgée.
– ou Trandate: 1 à 2 comprimés.
– voie veineuse:
– G5%, oxygénothérapie au masque.
– Lasilix: 2 ampoules de 20 mg IV si oedème pulmonaire ou insuffisance rénale (1-2 mg/kg chez enfant).
– ou Lénitral: 1 mg IV lente puis 0,5-1 mg/h à la seringue électrique si insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque ou dissection aortique.
– ou Eupressyl: 25 mg IV directe à renouveler éventuellement 1 ou 2 fois toutes les 5 minutes puis 10-30 mg/h à la seringue électrique (0,8 mg/kg/h. chez l’enfant) quelle que soit l’indication.
– ou Loxen: 1-2,5 mg IV directe à renouveler 10 mn plus tard ou perfusion de 5 mg en 30 mn, puis 1-4 mg/h en entretien à la seringue électrique (1 à 4 μg/kg/mn chez l’enfant) quelle que soit l’indication sauf insuffisance coronarienne.
– ou Trandate: 20 mg IV lente puis 0,1 mg/kg/h si éclampsie, si phéochromocytome, dissection aortique ou intoxication.
– si échec:
– Nitroprussiate de sodium (Nipride) à la seringue électrique par le réanimateur.
* hospitalisation:
– si lésion du cerveau, du coeur ou du rein ou tout autre retentissement viscéral associés.
– si échec du traitement médical.
– si enfant ou femme enceinte.
– si patient sous anticoagulant.
– si fond d’oeil au stade III.