Des cellules souches pour soigner les fractures graves

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Un essai clinique est lancé à l’échelon européen pour tester cette technique innovante qui remplacerait la greffe osseuse.

L’os est le tissu le plus souvent transplanté chez l’homme. Selon l’Inserm, on dénombre en Europe plus d’un million de greffes osseuses chaque année. Ce geste chirurgical consiste à prélever un morceau, le plus souvent sur la hanche, pour guérir une pathologie donnée (fracture ouverte avec perte osseuse, dégradation de la tête fémorale, préparation d’une mâchoire fragile avant une chirurgie dentaire, etc.). Cette opération lourde entraîne toutefois souvent des effets secondaires indésirables au niveau du site de prélèvement: infections, œdèmes, douleurs.

Depuis plusieurs années, l’idée d’utiliser des cellules souches associées à un substitut osseux synthétique fait son chemin. Un essai européen de phase II vient ainsi de recevoir l’aval de l’Agence française du médicament et de son équivalent allemand. L’objectif est de soigner une trentaine de patients en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie, atteints de fractures ouvertes «compliquées» avec perte osseuse. Ce sont généralement des blessures consécutives à des accidents de la route ou à de lourdes chutes (notamment dans le secteur du bâtiment). On en dénombre entre 5000 et 10.000 chaque année en France.

Radiographie d'une fracture ouverte de l'avant-bras montrant le radius (os supérieur) et le cubitus (os inférieur), tous deux fracturés.
Radiographie d’une fracture ouverte de l’avant-bras montrant le radius (os supérieur) et le cubitus (os inférieur), tous deux fracturés.

Un essai sur les ostéonécroses lancé fin 2013

«Nous allons prélever des cellules souches contenues dans la moelle osseuse de la hanche du patient, les mettre en culture pendant trois semaines, puis réimplanter les millions de cellules ainsi produites avec une matrice en céramique de phosphate de calcium à l’endroit où la personne a perdu de la matière osseuse», explique au Figaro Pierre Layrolle, directeur de recherche à l’Inserm et coordinateur du projet baptisé «Reborne». «L’objectif est de démontrer que cette méthode est au moins équivalente aux traitements standards, sans leurs inconvénients.»

Des essais similaires ont été menés avec succès aux États-Unis, en Corée du Sud, au Japon ou en Australie. «Nous avons mis en place quelques petites innovations dans les procédés et la logistique qui doivent permettre de démocratiser la technique», précise Pierre Layrolle, qui travaille en partenariat étroit avec l’Établissement français du sang. Un deuxième essai sur les ostéonécroses, une détérioration du tissu osseux souvent liée à l’âge ou survenant après un traitement immuno-suppresseur, doit être lancé fin 2013.

Chacune de ces campagnes devrait durer environ deux ans.

Si les résultats sont bons, il faudra encore lancer un essai de phase III pour s’assurer que le nouveau traitement est bien supérieur aux méthodes existantes. «Cela nécessite toutefois un collège de patients plus important, au moins 150 individus, pour pouvoir faire des statistiques sérieuses», rappelle Pierre Layrolle, qui se montre confiant quant à l’avenir de son projet.

Source lefigaro.fr 

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