Impatiences musculaires de l’éveil

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Impatiences musculaires de l'éveil
Impatiences musculaires de l’éveil

Les impatiences musculaires de l’éveil ou syndrome des jambes sans repos sont des pathologies fréquentes. Une étude récente en établit la prévalence en France à 8,5 % (10,8 % chez les femmes, 5,8 % chez les hommes). Cette prévalence augmente avec l’âge jusqu’à 64 ans et décroît ensuite. Dans la moitié des cas, existe une histoire familiale ; l’âge de début est alors plus précoce et la sévérité des symptômes plus importante.

Récemment, la contribution des facteurs génétiques dans l’étiologie des impatiences a été renforcée par la découverte de trois locus de susceptibilité localisés sur les chromosomes 12, 14 et 9. Dans une même famille, on note une variabilité d’expression de la symptomatologie. Par ailleurs, il existe un phénomène d’anticipation identique à celui observé dans les pathologies secondaires à des expansions de triplet.

Tableau I. Critères diagnostiques du syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil.
Tableau I. Critères diagnostiques du syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil.

En 1995, l’International Restless Leg Syndrom Study Group a établi les quatre critères essentiels pour le diagnostic de cette maladie (Tableau I).

Les études polysomnographiques ont montré que, dans près de 80 % des cas, s’associait aux impatiences musculaires de l’éveil un syndrome des mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil. Par ailleurs, le sommeil nocturne est fréquemment perturbé, entraînant fatigue et somnolence excessives.

FORMES IDIOPATHIQUES :

L’âge de début de la maladie se situe généralement dans la troisième décennie, mais peut être plus précoce ou plus tardif. Bien que le syndrome d’impatience musculaire de l’éveil soit une condition chronique, son intensité varie au cours de l’existence, pouvant faire alterner des périodes d’exacerbation et de relative accalmie.

Les mouvements peuvent intéresser, surtout dans les formes sévères, les membres supérieurs dans 22 à 50 % des cas.

FORMES SYMPTOMATIQUES :

La majorité des syndromes d’impatiences musculaires de l’éveil sont idiopathiques. Cependant, plusieurs associations pathologiques ont été rapportées. Les formes symptomatiques présentent des caractéristiques cliniques similaires aux formes idiopathiques. L’insuffisance rénale, surtout si elle est dialysée, la grossesse, particulièrement au cours du dernier trimestre, la carence martiale avec ou sans anémie, les carences en vitamine B12 ou en folate, le diabète, les neuropathies périphériques, la polyarthrite rhumatoïde, certaines maladies dégénératives (Parkinson, SLA…), des atteintes médullaires et enfin certains médicaments (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, antidépresseurs tricycliques, lithium).

TRAITEMENT :

Le traitement fait appel à différents types de molécules : traitement dopaminergique, benzodiazépines, opiacés, certains anti-épileptiques.

La L.dopa, associée à un inhibiteur de la dopa décarboxylase (Modopar® ou Sinemet®), est un traitement simple dans la mesure où elle est dénuée d’effet secondaire important. La posologie habituellement utilisée est comprise entre 100 et 500 mg ; parfois des doses plus importantes sont nécessaires jusqu’à 1 g ou 1,50 g. On peut faire appel aux formes retard (Modopar LPR ou Sinemet LPR) pour la prise du soir. Un certain nombre d’agonistes dopaminergiques ont également prouvé leur efficacité : bromocriptine 7,5 mg, pergolide 0,125 à 0,165 mg, ropinirole (Adartrel®) 0,25 à 2 mg, pramipexole 0,25 à 1 mg. Le plus utilisé actuellement est l’Adartrel® à dose très progressive. Le clonazepam est la plus utilisée des benzodiazépines à la dose de 0,5 à 2 mg. Parmi les anti-épileptiques, la carbamazépine (Tegretol®) à la dose de 100 à 400 mg, la gabapentine (NeurontinR) ont démontré leur efficacité. La supplémentation en fer et éventuellement en acide folique, si elle a semble-t-il amélioré des impatiences survenues lors de carences ferriques (ferritine < 50 microgrammes/L) ou d’anémies mégaloblastiques, n’a pas permis d’améliorer les impatiences idiopathiques. Des effets thérapeutiques significatifs ont été également rapportés avec la morphine, la codéïne, la méthadone et la tramadol. Une étude portant sur le propoxifène n’a démontré aucun effet bénéfique. Ce type de traitement reste controversé compte tenu du risque de dépendance et d’accoutumance associé à ces substances. Il est a priori réservé aux patients présentant des symptômes sévères et non améliorés par les autres méthodes.

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