Indications :
Devant différents tableaux cliniques pouvant faire suspecter des désordres hydro-électrolytiques, l’examen permet de mesurer les principaux anions et cations sanguins :
– les cations sont : le sodium (NA), le potassium (K), le calcium (Ca) et le magnésium (Mg) ;
– les anions sont : le chlore (Cl), les bicarbonates (HCO3) et les protéines.
C’est l’examen clinique qui doit guider la demande.
L’examen prend aussi toute son importance :
– dans la surveillance d’une maladie métabolique comme un diabète, une HTA.
– d’une affection rénale ou hépatique ;
– en cas de suspicion de déshydratation, d’hyperhydratation intracellulaire, d’hyper- ou hypokaliémie (hyperaldostéronisme secondaire dans une HTA), mais aussi d’hyponatrémie chez un patient sous diurétiques, souffrant de néphropathie.
Principe :
L’équilibre entre les anions et les cations est l’une des conditions du bon équilibre de l’organisme, en particulier de sa bonne hydratation ; qu’il soit rompu et les désordres risquent d’apparaître, biologiques d’abord, puis cliniques.
Technique :
Prélèvement de 5 mL de sang veineux sur tube hépariné :
– envoyer rapidement au laboratoire ;
– diminuer au minimum le temps de garrot ;
– ne pas faire fermer le poing au patient ;
– éviter absolument l’hémolyse.
Résultats :
Valeurs normales :
Cations | mmol/L | mEq/L | Anions | mmol/L | mEq/L |
Na (sodium) | 138 à 145 | 138 à 145 | Cl (chlore) | 95 à 105 | 95 à 105 |
K (potassium) | 3,8 à 5 | 4,52 | HCO3 (bicarbonates) | 22 à 28 | 22 à 28 |
Ca (calcium) | 2,25 à 2,55 | 5 | Protéines | 60 à 80 g/L | 117 |
Mg (magnésium) | 0,75 à 1 | 2 |
Le sodium et le potassium représentent 95 % des cations, le chlore et les bicarbonates, 85 % des anions.
La différence entre cations et anions s’appelle le « trou anionique » :
– il est augmenté en cas de :
– insuffisance rénale avec acidose et clairance inférieure à 10mL/min,
– acidose diabétique (accumulation des anions),
– acidose lactique,
– acidose toxique (salicylates, éthylène glycol),
– hypocalcémies, hypogammaglobulinémies (diminution des cations) ;
– il est diminué en cas de :
– cirrhose (baisse des anions),
– syndrome néphrotique,
– intoxication aiguë par lithium ou myélome à IgG (augmentations des cations).
Un autre paramètre à étudier est la mesure de l’osmolalité plasmatique, qui est obtenue par le calcul suivant : osmolalité = natrémie mmol/L x 2 + glycémie mmol/L + urée mmol/L :
– sa valeur normale est de 300 mOsm/kg d’eau ;
– une hyperosmolalité plasmatique est due à :
– un déficit hydrique par manque d’apport ou atteinte rénale,
– un coma hyperosmolaire diabétique, un éthylisme aigu, une ingestion massive d’eau de mer ;
– il y a hypo-osmolalité en cas de :
– prise de diurétiques,
– insuffisance surrénale aiguë,
– vomissements, diarrhées.
Coût :
B20 pour Na, Cl, K.
B40 avec en plus HCO3 et protides.
Conseils pratiques :
Le ionogramme sanguin est perturbé en cas de grandes hyperlipémies ou hyperprotéinémies : tous les composants sont abaissées ; la quantité d’eau étant diminuée proportionnellement à la quantité supplémentaire de protéines et ou de lipides.
Un examen complémentaire simple, le ionogramme urinaire (prélèvement des urines du matin), renseigne sur le comportement du rein par rapport à une pathologie constatée comparée à un trouble du ionogramme sanguin.