Ces acides aminés branchés dominent dans la composition des fibres musculaires. Leur pénétration dans le muscle est favorisée par l’insuline. Ils sont nécessaires à i’anabolisme musculaire.
Mais la leucine, l’isoleucine et la valine sont aussi des compétiteurs du passage cérébral du tryptophane.
L’excès de consommation de viandes est donc une source d’aggravation de la tension pulsionnelle élevée, d’un mauvais contrôle pulsionnel, d’impulsivité, d’agressivité, d’une
attirance pour les sucres rapides, l’alcool, le tabac, tous des sérotoninergiques, etc
en résumé de la plupart des comportements autodestructeurs, accélérateurs du vieillissement, qui augmentent les risques de surpoids, de maladies cardiovasculaires, de cancers et même d’accidents.
Et la leucine est l’acide aminé le plus efficace pour activer le « nutrient sensor » mTOR, une voie pro-inflammatoire dont l’activité a les effets opposés à la restriction calorique et qui réduit la longévité.
La leucine s’oppose non seulement au passage du tryptophane dans le cerveau, mais aussi à son absorption intestinale. Or le tryptophane est l’acide aminé le plus rare de tous.
Le tryptophane ne donnedonc pas que la sérotonine dans le cerveau, mais aussi – par la voie hépatique dite des kynurénines -, le nicotinamide, qui est un facteur limitant majeur
- de la production énergétique
- du recyclage du glutathion
- de l’activité des sirtuines, toutes NAD dépendantes
- de l’activité de la réparation de l’ADN, en particulier la poly ADP ribosylation
La carence en nicotinamide ou vitamine PP (pellagra preventive) donne la pellagre qui associe dermatite (en fait une inflammation généralisée), diarrhée et des troubles psychiques graves.
La pellagre est apparue en Vénétie, où les italiens, les premiers importateurs européens de maïs du Nouveau Monde (polenta), riche en leucine, inhibiteur de l’absorption du tryptophane.
Mais, sans faire de pellagre, la simple réduction de la disponibilité du NAD, est un facteur majeur de vieillissement précoce, de pathologies inflammatoires, psychiatriques (déjà par un retentissement sur la sérotonine cérébrale), de baisse de la réparation de l’ADN, de cancers…
Le nicotinamide apparaît aujourd’hui, avec le magnésium et les polyphénols, comme un des nutriments majeurs de la prévention et du traitement de nombreuses pathologies, en particulier inflammatoires et dégénératives.
Auteur Jean-Paul Curtay