Spondylodiscite bactérienne

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* Le diagnostic doit être évoqué devant toute douleur aiguë ou sub-aiguë du rachis avec raideur segmentaire et à fortiori associée de la fièvre ou à un syndrome inflammatoire biologique.

* La radiographie simple peut être normale au début ce qui justifie le recours, en urgence, à une IRM.

* La recherche du germe est indispensable -> ponction-biopsie discale (si l’enquête bactériologique après prélèvement de la porte d’entrée et des hémocultures est négative).

* Deux pics de fréquences : adolescence et autours de 60 ans. Dans la majorité des cas, la diffusion se fait par voie hématogène. Le Staphylococcus aureus est responsable de plus de 50% des SD non tuberculeuses ;

* Le rachis est la localisation osseuse la plus fréquente de la brucellose (essentiellement lombaire). La localisation lombaire est la plus fréquente et notamment le disque L4-L5. la spondylodiscite est multifocale dans 10% des cas.

* Pour la SD tuberculeuses, les localisations dorsales et lombaires sont les plus fréquentes. une atteinte multifocale (plus de deux segments rachidiens) existe dans 23% des cas.

* Toute rachialgie aiguë fébrile doit évoquer le diagnostic ; la douleur s’installe progressivement ; elle est intense, permanente, d’horaire inflammatoire avec des réveils nocturnes ; elle peut s’associer à des douleurs radiculaires (sciatalgie, cruralgie). La fièvre est inconstante ; l’AEG est parfois majeure avec un amaigrissement dans plus de la moitié des cas. La douleur peut être banale, d’horaire mécanique…

* Le début progressif et insidieux est fréquent dans la SD tuberculeuse

* Un syndrome inflammatoire modéré ou absent (biologie) ne permet pas d’écarter le diagnostic. L’hyperleucocytose est inconstante. La neutropénie peut évoquer le diagnostic de SD brucellienne ; une lymphopénie modérée peut s’observer.

* Les radiographies standards (prescris en premiers) sont souvent normales au début ; car il existe un retard par rapport aux signes cliniques (2 à 3 semaines pour les germes banaux et 4 à 6 semaines pour la tuberculose).

Spondylodiscite C5–C6 associant Escherichia coli et Mycobacterium
Spondylodiscite C5–C6 associant Escherichia coli et Mycobacterium

RADIOLOGIE :

– Les premiers signes sont l’érosion du coin antérieur des deux vertèbres adjacents au disque atteint et la diminution de la hauteur du disque intervertébral (signe le plus constant).

– Plus tardivement apparaissent un aspect irrégulier et des érosions des plateaux vertébraux, des géodes intrasomatiques et parfois une ostéolyse vertébrale -> tassement cunéiforme ou globale de la vertèbre avec respect le plus souvent du mur postérieur.

– Des images de fuseau paravertébral en dorsal et un aspect flou et convexe du bord de psoas en lombaire peuvent témoigner de la présence d’abcès périrachidiens

– Des signes de reconstruction sont souvent précoces, surtout au cours de la brucellose (sclérose au tour de l’ostéolyse et ostéophytose au tour du disque)

– Les macrogéodes ouvertes dans le disque, disposés le plus souvent en miroir sont les plus caractéristiques (mais pas les plus fréquentes) du tuberculose. Des séquestres osseux auseins de ces géodes sont aussi très évocatrices du BK. Les autres signes (en faveur du BK) : spondylite avec respect des disques ; atteinte de l’arc postérieur.

* Les abcès paravertébraux sont fréquents (50 à 70% des cas) dans les spondylodiscites infectieuses tuberculeuses et sont volontiers bilatéraux et volumineux.

* La tomodensitométrie est moins performante que l’IRM

* La scintigraphie (au technétium) est précocement positive avant les radiographies avec une hyperfixation intense au foyer infectieux. Mais elle est peu spécifique.

* NB : l’atteinte discale est fréquente dans les spondylarthropathies, plus rare dans la polyarthrite rhumatoïde. Les images IRM se distinguent par l’absence d’hypersignal en T2.

* Le traitement est essentiellement médical ; il associe une antibiothérapie efficace et une immobilisation. Les indications de la chirurgie sont rares.

* Antibiotiques : Traitement d’attaque pendant 2 à 4 semaines (bi-antibiothérapie parentérale) -> traitement oral en monothérapie pendant 2 à 3 mois (germes banales).

* Le repos au lit s’impose jusqu’à disparition de la douleur ; puis lever progressif avec port de lombostat (corset) pendant 3 à 4 semaines.

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